« Un commissaire européen au bien-être animal »

Par Samuele Damilano • dernière mise à jour : 27/06/2022

– 19:21

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« En Italie comme en Europe, la présence de lois protégeant le bien-être des animaux ne doit pas détourner l’attention de la nécessité d’aller plus loin ». Dialogue avec Adolfo Sansolini, coordinateur de la campagne #EUforAnimals pour promouvoir un Commissaire européen dédié, à l’occasion d’une conférence au siège du Parlement européen à Rome. « La délégation au commissaire à la santé ne suffit pas. Il faut identifier des responsabilités claires ».

1) Pourquoi est-il nécessaire d’avoir un commissaire européen au bien-être animal, alors que l’Europe est un continent où les droits des animaux sont déjà bien protégés par les normes mondiales ?

Pour éviter que ces normes ne deviennent une excuse pour ne pas résoudre des problèmes qui compromettent encore le bien-être des animaux. L’UE procède par vagues sur cette question : il y a eu de grands progrès dans les années 1990, lorsque des directives ont été approuvées pour l’élimination progressive des cages en batterie pour les poules pondeuses, ou pour la gestation pour les porcs, suivies de périodes de silence, faute de volonté politique et, par conséquent, des ressources.

Le bien-être animal est important pour les citoyens européens, tous les sondages le disent : les animaux se rapprochent éthiquement et mentalement de nous, mais les structures législatives et gouvernementales de l’Union ne se sont pas adaptées. Pour nous, un commissaire représenterait l’assurance d’une attention constante et de ressources adéquates. C’est notre réponse aux problèmes chroniques, qui doivent être traités sur le long terme.

2) Un exemple de ces problèmes ?

Le plus évident est le transport longue distance, établi par un règlement, et donc uniforme au niveau communautaire, qui date pourtant de 2005. Les cas d’animaux morts à la frontière avec la Bulgarie sont innombrables, d’autres d’asphyxie, d’autres encore en mer ou jetés brutalement, avec un constant rebond de responsabilité entre la Commission européenne et les États membres : nous soulignons ici l’absence d’un commissaire dédié pour résoudre ces problèmes : une responsabilité claire doit être identifiée, pour ouvrir des procédures d’infraction et s’assurer que les pays peuvent collaborer les uns avec les autres.

Un autre exemple concerne le gavage pour la production de foie gras, déjà considéré comme une pratique criminelle dans 22 pays, hors France, Hongrie, Bulgarie, Espagne et Wallonie (une des trois administrations en Belgique). Depuis 1998, deux enquêtes ont été menées « par les bureaux compétents de la Commission européenne, une exploitation sur deux en France et une en Hongrie, où des problèmes clairs ont été mis en évidence. Au moins dans ces exploitations, quelque chose a-t-il changé ? La réponse reçue C’était « Ayons-nous les assurances des États membres. » C’est une situation ridicule.

3) En Italie, selon les militants des droits des animaux, le principal problème est que les lois et la jurisprudence, qui garantissent de toute façon une bonne protection, sont affectées par un contexte anthropocentrique. Ces normes vous suffisent-elles ?

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